samedi 18 juin 2011

Un très très grand détour pour aboutir seul dans un escalier.

Qu'on me pardonne, pour ce manque de nouvelles. Après Seattle, tout s'est enchainé, très vite, les kilomètres, les jours. Impossible de donner quelques impressions, via le blog. Je jouerai avec le temps, plus tard, pour écrire des articles sur ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu. Patience...

Nous sommes le 18 Juin. Demain, Montréal, à 23h45, je m'envolerai pour la France. Arrivée le 20 Juin, à 13h heure locale, aéroport de Lyon. Du 20 Août au 20 Juin, une boucle qui se termine.

Depuis jeudi, nous sommes à Québec. Je fais découvrir "ma ville" à Anais, mais au fond, je suis absorbé par mon départ. Tant de choses à faire, à terminer; en fait, il n'y a que des adieux. Mais, comme à mon habitude, je me fais une montagne, des petites choses qui finalement, ne nécessitent qu'une minute, un bécot, et un signe de la main.

Justement, à cette heure, mes adieux sont faits. Une petite dizaine de personnes, réunies pendant un 5 à 7 en l'honneur de mon départ. Quelques français, mais surtout des québécois: Jean-Michel, Marc-Olivier, Mélodie, Justin, Thomas, Sophie. Il manque bien deux trois personnes de la Belle-Province, mais ce n'est qu'une question de mois, avant que nous nous revoyons. Et puis, il y a Eléonore et Aurélie, Nadine, Anais. Tout ce monde qui, en dix mois, a pris tant d'importance à mes yeux. Je photographie chaque visage dans ma tête, par peur d'oublier ces traits que j'ai aimés; j'absorbe les rires, les voix, les accents de tous, et en fais un patchwork de souvenirs. Je serre Sophie dans mes bras, promets de revoir Mélodie en France très vite. Des mots, afin d'atténuer la séparation, et pour remplir un vide qui, de toute façon, fera toujours de la peine.

J'ai aussi fait mes adieux à Francis, en plusieurs temps. Je veux me rappeler de tout, mais surtout de ces deux heures, sous un arbre, par une journée de juin chaude et étouffante. A revenir sur toute mon histoire, cette année passée ici. Il m'écoute, réponds par un hochement de tête, et quand je commence à angoisser, me prend la main, et me rassure. Un ami, avant tout. Un regard, qui en dit long, et réussit à calmer mes craintes, pour un temps. Peut-être l'une de ces personnes, avec qui l'on partage un bout du chemin, et qui, en peu de temps, réussissent à vous changer entièrement.

Oh oui, j'ai pleuré. Pas autant que je le pensais. Mais au fond de moi, il y a ce grand vide qui me prend, entièrement. Je regarde mes amis, je regarde Québec, et je réalise enfin que tout cela avait une fin. Qu'elle est là, à quelques heures.

Je me rassure, projette des vacances, très souvent. Et surtout, l'idée du doctorat me tient éveillé, me permet de survivre, dans un espoir absolu de revenir. J'entreprendrai ce doctorat, je sens de plus en plus l'envie de faire de la recherche me saisir. Et puis, c'est un moyen de retourner ici. Partir un peur, pour mieux revenir. Et la fin n'est qu'ajournée.

Le dernier billet de mon blog n'est pas pour aujourd'hui. Mais le dernier billet écrit au Québec, si.

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