lundi 27 décembre 2010

A Noël je n'ai pas plus envie de rose que je ne voudrais de neige au printemps. J'aime chaque saison pour ce qu'elle apporte.

Jeudi 23 Décembre, je file à l'université rejoindre Aurélie et Eléonore: nous devons récuperer la voiture qui nous emmènera jusque dans les Laurentides (après un détour par Montréal pour récuperer le reste de la gang) pour quelques jours. Dans nos affaires, nos patins à glace, des choses pour tenir chaud, et quelques douceurs à déguster: foie gras, magret de canard, et Cantal sont de la partie. Il s'agit de bien réveillonner, qu'on soit en France ou pas! Je prends le volant jusqu'à Montréal, où je suis pris en plein carambolage: plus de peur que de mal, deux trois fissures dans le pare-choc, mais surtout mon premier accident! Nous arrivons chez Catherine, qui a acheté avec Virginie un million de provisions. Nous ne partons que trois grands jours, mais nos 5 ventres comptent parmi les plus durs à contenter. Tout dans la voiture, nos équipée, quatre filles et un garçon, s'engage sur la route de Val David, où un magnifique chalet près d'un lac nous attend.Tout confort, le chalet: une pièce commune avec une cheminée, et nous prévoyons de faire un feu le soir du 25. Deux grandes chambres, deux salles de bain, une terrasse, mais surtout, MAIS SURTOUT, un bain jacuzzi et un sauna. Ni une ni deux, après avoir posé les choses importantes dans le frigo, nous sautons tous dans le jacuzzi. Bien petit, pour nous cinq, mais on rigole, on profite de ces vacances qui commencent bien. On se jette de l'eau à la figure, on barbouille nos visage de mousse, et Eléonore et moi prenons le temps d'aller au sauna. On y prend goût à ces choses-là! Diner, un verre de Coca à la main, ça rigole, et ça attend avec impatience le lendemain soir.


Après une douce nuit, nous nous levons tranquillement et petit-dejeunons un repas aux allures de brunch et de gouter: c'est Byzance! Nous entreprenons par la suite une grande marche sur un sentier dans le village. A côté de nous, des patinoires, des joueurs de hockey; les gens s'activent sur leurs préparatifs de Noël, qui n'est plus très loin. Nous avançons, et longeons à présent une jolie rivière. Cette énergie de l'eau se communique chez Catherine et Eléonore, qui m'attaquent l'une après l'autre en me jettant de la neige. Bien sûr, je gagne la bataille, et les voilà le visage rougi par le froid de la neige, que j'ai étalé avec allegresse sur leurs joues! Aurélie et Virginie surveillent les enfants que nous sommes, ça semble simple tout ça. Il fait un très grand soleil, les sapins verdoient dans la blancheur de l'hiver québécois, et nous rions dans la neige.


Le soir, c'est le réveillon. Magret de canard fumé et cuit, cuisses de caille, foie gras, bredele et gewurtz nous attendent. Ils attendront encore longtemps: nous prenons notre temps dans le jacuzzi. A 21h, nous voilà habillé, et un verre de mousseux à la main. Nous ne mangerons pas de suite: en voiture Simone! Direction: l'église de Ste Agathe, où la messe de minuit commence... à 22 heures! Par esprit de fête, nous entrons dans l'église. Ce ne sont pas les prières qui nous intéressent, mais les chants, l'organiste, les choeurs qui entonnent le Gloria derrière nous; ce sermon du prêtre, qui nous invite à aimer. Dans nos coeurs, il fait chaud, et ce n'est pas qu'une chanson. La grâce de Noël nous touche, un à un, et en rentrant dans notre chalet, chacun partage son émotion, grande, très grande. Mais il est l'heure de manger: tout y passe. Avant le dessert, nous ouvrons les cadeaux. Chacun devait offrir à une personne quelque chose, afin d'avoir un présent sous le sapin (ici, ce sera devant la cheminée). Catherine, en charge de mon cadeau, m'offre un magnifique calendrier de Cuba, afin de nous préparer à notre périple. Quant à moi, après le don d'un CD de Justin Bieber (une blague!), j'offre à mon Eléonore un pendentif avec une feuille d'érable au bout. La belle est touchée, les larmes lui montent aux yeux. Le tout s'achève dans une douceur digne des meilleurs réveillons de Noël. Je souffle sur la dernière chandelle allumée.

Un 25 Décembre sous la neige, peu de monde peut se vanter de vivre ça. Moi, je l'ai fait! Comme la veille, nous brunchons, nutella, oeufs au plat, bacon, et go! Catherine, Eléonore, Aurélie et moi nous rendons à la station de ski du Mont-Blanc (...) pour skier! Virginie n'aimant pas, elle préfère rester au chalet à nous attendre. Nous filons donc à 4, bien couverts, afin de descendre à toute vitesse quelques belles pistes de ski. Un forfait demiej-ournée et des équipements plus tard, nous voilà partis à l'assaut de la montagne! De la bande, je suis le seul à savoir skier depuis mon plus jeune âge : Aurélie et Catherine me suivent bien, en ayant fait quelquefois par le passé. Pour Eléonore, c'est le baptème du feu! Nous tentons à nous trois de lui inculquer des conseils; et, perséverante, l'amie se débrouille bien, comprend le planter de baton, le mouvement de la jambe. Après trois heures de descentes plus ou moins lentes, Catherine et moi nous lançons sur des rouges costaudes, le pied agile. Rapides, nous descendons les pentes en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "abracadabra". Au final, Aurélie et Eléonore nous attendent, heureuse de cette expérience: nous avons skié un 25 Décembre au Québec!



En rentrant, nous avons une belle surprise sur la table: une cinquantaine de crèpes faites par Virginie pendant notre absence. Nos quatre heures de ski nous ont donné faim, nous dévorons en peu de temps ce gouter de fortune. Pour retourner une nouvelle fois dans notre jacuzzi, pour la dernière fois. Eléonore et Aurélie y resteront trois heures, pendant que nous autres chantons, lisons, flânons. Le dernier repas, à la lumière du feu de cheminée, que j'alimente quotidiennement. On se dit chacun à notre tour qu'on a passé quelques jours formidables. Un petit jeu de Time's Up!, puis quelques musiques à écouter, nous sommes rendus à 1 heures du matin. Demain il faudra repartir, gagner nos maisons. Pour Virginie, c'est surtout l'heure de rentrer en France, dans deux jours.

Le lendemain, après un énième brunch, un rangement du chalet, nous décollons, et nous rendons dans un charmant village des Laurentides, pour y découvrir son incontournable magasin de Noël. Pas le droit de photographier, malheureusement, mais c'était à voir absolument! Puis, avant de reprendre la route, un chocolat chaud et des gaufres s'imposent dans une chocolaterie. Prendre des forces, profiter des derniers instants ensemble, et se redire à quel point ce Noël était le plus beau de tous ceux vécus auparavant.

mercredi 22 décembre 2010

Si l'on passait l'année entière en vacances ; s'amuser serait aussi épuisant que travailler.

Une dernière semaine ultra douloureuse s'achève pour mes nerfs à fleur de peau. Les cernes creusées, des heures de sommeil en retard, je rentre d'Ottawa en appréhendant cruellement les jours à venir. Deux dossiers de 20 pages chacun n'attendent que moi, sans compter l'oral de mercredi avec Chantal S. et l'examen de littérature québécoise. Que des bonnes choses. Je nemarcherai qu'au Venti Mokka du Starbuck's, devenu ma seconde maison, et mon seul lieu de sociabilité (en dehors de quelques extras...).

La première étape: Mercredi 15 Decémbre. Oral sur La Chair Décevante, roman auquel je me suis cruellement attaché durant ces deux derniers mois. Ca n'avait pourtant l'air de rien, la première fois que je touchais aux pages de cette oeuvre, en Septembre dernier. Et maintenant... Mes quelques jours à Ottawa ont été une mauvaise idée pour le travail: je n'ai absolument pas me concentrer, et il me reste donc, à mon retour dans Québec, 24 heures pour préparer un oral qui m'effraie. Je tente deux trois plans et commencements d'explications, jusqu'à ce que la fureur (et je pèse mes mots) me prenne, vers minuit. Je laisse tomber mon ordinateur, sur lequel je travaille, fous en l'air tout ce qu'il y a sur le bureau, et m'arme du roman, de quelques feuilles et d'un stylo. Je laisse tomber l'informatique, en espérant qu'un quelconque dieu du manuscrit m'apporte aide et inspiration. Quelques théières de thé plus tard, vers 3 heures, je m'endors. Le matin, au Starbuck's, je peaufine la chose. 13 heures, je file à l'université.

Chantal S. m'attend dans son bureau, nous sommes tous les deux. Ca me rappelle les khôlles, en prépa. Je pose mes fiches, mon bouquin, tente de prendre mes aises. "Allez-y, je vous écoute." C'est parti! 20 minutes passent, et je termine par mon ouverture. Trois réactions de Chantal S. que je n'avais pas prévues: 1) elle applaudit; 2) elle me lance un tonitruant "Excellent, félicitations!"... 3) me dit d'emblée qu'elle va tout faire pour que mon étude soit publiée dans une revue littéraire! Je n'en reviens pas, et la demie-heure suivante, alors que nous débattons sur le roman, je suis sur un nuage. Fatigué, mais fier. Reste à faire le dossier "prometteur" selon la professeure. Et après, à nous les publications, qui sait!


L'épreuve du lendemain concerne la littérature québécoise, c'est le seul examen sur table que j'ai ce semestre. Pour le coup, ayant eu deux A à mes dissertations, je me lance dans une simple relecture de mes cours (très rares, tellement je m'ennuyais en classe!). L'épreuve dure trois heures, je ne reste qu'une petite heure, le temps de répondre à ce que je sais, et faire les deux questions de réflexion générale (sujets idots!). Je pars, sans une seule once de remords. J'ai d'autres choses à penser.

Mon weekend: deux temps. L'étude et la rédaction des deux dossiers sur La Chair Décevante et La Croix, car, oui, je n'en avais pas terminé avec ce vieux quotidien. Le divertissement, avec un stage de danse trad québécoise et une fin de soirée chez Anne-Marie, ma professeure. En réalité, AnMa n'a donné que trois cours ce semestre, mais nous avons, à force de plusieurs repas et beuveries, lié connaissance. Entre-temps, un petit Skype à 7h30 du matin, alors que je suis encore paqueté de la veille: mes grands-parents sont chez ma mère, j'en profite pour les voir par la cam. Mon dimanche consiste en un long marathon contre la montre; je ne terminerai qu'à 3h30 les dossiers, et le lendemain matin, levé tôt pour relire et corriger les fautes. Je sors de la fac', à 15h: je suis en vacances. Respiration profonde. Vingt jours de gracieuse volupté et feignantise m'attendent!

Le lundi soir, avec Jean-Michel et Marc-Olivier, nous nous promenons dans Québec illuminé. Un arrêt par le Cochon dingue, où chacun savoure une patisserie et un breuvage. Pour ma part, un gateau double chocolat et une bière rousse me rassasient, entre deux ironies de mes compagnons. Balade, les pieds dans la neige qui crisse, temps dégagé, et lumières sur le vieux port.





Jeudi, c'est le départ au Mont-Tremblant. Trois jours loin de Québec, fêter Noël entre amis, avec de bons plats, du champagne, et marcher dans les hauteurs enneigées. Laisser tout derrière moi: La Croix, Aurélien Boivin, et tutti quanti! La Chair Décevante est repartie à la BU, sur son étagère poussiéreuse, mais déjà j'ai des envies d'inclure Jovette Bernier dans mon mémoire. Quelque chose me dit que je n'en ai pas encore fini avec ce roman. Mais présentement, au diable les lectures obligatoires: je m'offre une pause bouquinerie voulue. Quelques pièces de Normand Chaurette, et le roman bengali Devdas, pour m'échapper de la neige et retrouver quelques sensations indiennes.

mardi 14 décembre 2010

Yours To Discover.

Samedi matin. Gueule de bois intense. Mal de crâne, un Doliprane, une douche, tout ce qui me permettrait de m'en remettre. Je fais mon sac, vite, et file prendre le bus en direction de Charlesbourg. Là-bas, j'ai une heure à attendre Michel, mon covoitureur qui m'amènera à Ottawa. J'en profite pour bruncher chez Mike's un copieux repas, des oeufs, des tartines, des beans, et du café à volonté. 11h, mon chauffeur est arrivé, en route. 5 heures dans la voiture!

Nous arrivons vers 16h15 à Ottawa, en Ontario. Ici, les panneaux ne se lisent plus en français, mais en anglais. Par la fenêtre, je regarde, à la lumière du jour déclinant, les immeubles foncièrement laids de la ville. Michel me dépose sur King Eward Street, je dois marcher un petit quart d'heure pour arriver chez Caroline, qui n'attendait que moi pour souper. Oui, ici, 17heures, c'est l'heure du repas du soir, au Québec comme en Ontario. Ma prestigieuse hôtesse m'a préparé un délicieux repas, nous discutons, puis rejoignons Nicholas street: Caro m'offre une visite nocturne dans l'ancienne prison de la ville. Durant une heure, nous déambulons dans la "gaol", voyons la potence, les cellules minuscules qui il y a 50 ans alors, accueillaient encore des prisonniers et condamnés à mort. Après cette petite balade dans la prison, nous allons prendre un verre de cosmo (je fais d'ailleurs découvrir à Caroline ce fabuleux cocktail) sur une des artères sympas de la ville le soir.
D'Ottawa, peu de choses à retenir: hormis l'accueil de Caroline, nos discussions et nos délires, je ne retiens que le Musée des Arts et le Parlement. Ottawa est la capitale du Canada, et pourtant, elle n'a rien de bien beau à voir. L'urbanisme laisse à désirer, peu de places pour les piétons. Ca n'a pas le gigantisme et l'aspect cosmopolite et moderne de Montréal; et rien à voir avec le charme authentique et chaleureux de Québec. A vrai dire, je ne me faisais pas d'illusion sur la ville, après les nombreux témoignages reçus. Mais c'était à voir par soi.

Deux belles surprises néanmoins, le Parlement fédéral et le Musée des Arts.

Le Parlement, contrairement à celui de Québec, construit, lui, dans un style classique français vu et revu (pour nous Français), s'inspire de tout ce XIXème néo-gothique anglais. L'aspect d'extérieur est impressionnant, et à l'intérieur, on se croirait à Poudlard! Des ogives, des colonnes, une atmosphère particulière dans ce lieu où on nous interdit à de nombreuses reprises de passer par ci ou par là. Nous montons dans la tour de l'horloge, chose interdite à Québec, et admirons un panorama à 360° sur Ottawa et la rivière des Outaouais. De l'autre côté de la rivière, Gatineau et le Québec. On aperçoit le toit si particulier de la bibliothèque du Parlement. La visite continue, nous entrons dans la Chambre du Sénat, franchissons des halls tout droit sortis d'un roman fantastique, nous extasions dans la bibliothèque.




Une architecture moderne et une des quelques "Mamans" de Louise Bourgeois nous attend au Musée des Arts. A l'intérieur, une belle collection, du contemporain jusqu'au XVIème siècle. Mais des coups de coeur, surtout. C'est un guitariste, qui dans une pièce, compose à partir des o
euvres que nous voyons. Ce sont ces atriums sereins, où fleurissent des pétales rouges, ou alors où coule une eau calme. Ce sont ces corridors, ces escaliers où l'on se croit dans Métropolis.
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Je reste trois jours à Ottawa, le temps de découvrir la capitale, mais surtout de profiter de Caroline. Ses amis nous rejoignent parfois, Jonas d'abord, déjà rencontré à Sherbrooke, un gars drôle et extrêmement gentil; Charles ensuite, jeune garçon en fauteuil roulant, et dont le chien Echo nous amuse longuement. Je devrais travailler, mais il y a toujours une distraction, une discussion avec ma Viennoise d'Ottawa. Avant de prendre un covoiturage me ramenant à Québec, nous dégustons un copieux brunch chez Cora's. Je pars, et dis une nouvelle fois au revoir à Caroline, que je reverrai dans un mois à Québec.


vendredi 10 décembre 2010

Fahoo fores dahoo dores Welcome Christmas come this way!

Quelques mots, tout en écoutant des chants de Noël. Oui, ces jours-ci, malgré mes dossiers, je me sens l'humeur du temps des fêtes. Ce matin, dans le bus, le soleil illuminait la neige qui depuis un moment s'est accaparé le paysage de manière surprenante. Il y a des illuminations partout dans les rues, sur les maisons. Le Parlement a mis son plus beau noeud rouge. Dans deux semaines, les vacances, et nous partirons réveillonner dans le charmant village du Mont Tremblant. Petit comité, lumières tamisées, chants de Noël, des cadeaux échangés, la simplicité d'un réveillon dans le froid québécois.
8 Décembre. Une date symbolique. En France, à Lyon, tout le monde s'affaire autour de ses lumignons. On sort dans les rues, on boit le vin chaud, on rit tout en admirant les illuminations de la fête des Lumières. Ici, pas de fête de ce genre, pas d'événements qui rassemble, dans le froid, toute la populace québécoise. Quand je dis froid, je ne parle pas du -18 que mon thermomètre affichait ce matin. Alors, pour passer le temps, et retrouver un peu de la chaleur de notre bonne ville de Lyon, je rassemble une groupe de gônes autour de bières, au Sacrilège. Ce soir-là, nous en profitons pour dire au revoir à Mathieu, notre Toulousain, qui s'en revient au pays. Certains ne restaient qu'une session, mais on ne les oublie pas. D'ailleurs, je suis attendu d'une minute à l'autre chez mes voisines, qui organisent leur pot de départ. Boire à leur santé, mais surtout rentrer se coucher tôt: demain, covoiturage pour Ottawa. Je m'en vais changer d'air, rejoindre Caroline; découvrir la capitale fédérale, et travailler ailleurs, histoire de changer de ma chambre et du Starbuck's. En parlant de ça, maintenant, je suis connu comme loup blanc, au café: on m'appelle "Monsieur Venti Mokka"....
La musique s'est arrêtée, j'enchaine avec de vieilles chansons françaises. La France n'est pas loin, juste dans mon frigo et mon congélateur. Joli colis reçu, cette semaine. J'ai la meilleure des mamans, puisque ce gros paquet contenait tout ce dont je rêve depuis quelques mois: foie gras, cous farcis, magret de canard, cuisses de caille, Cantal (enfin du fromage qui pue et qui a du goût!)... Un petit goût d'Auvergne, de Périgord et de Dombes donc, qui n'attend que Noël pour être dégusté.

"J'attendrai le jour et la nuit, j'attendrai toujours ton retour..." Comme une sensation de déjà-vu, quelques images jaunies par le temps qui refont surface. Pour vite être chassées une envie soudaine de courir dans la neige le jour de Noël.

Quelques photos de mes aventures nocturnes. Entre deux citations dans mes dossiers, je m'offre une marche, à travers le froid polaire et la neige qui tient. Sauter volontiers dans les étendues blanches, et m'amuser à regarder mes empreintes. Christmas spirit!

lundi 6 décembre 2010

Je t'en prie ne sois pas farouche quand me vient l'eau à la bouche.


Ecouter Yann Tiersen. Chose fatale, à ne jamais entreprendre un soir d'hiver. Dehors, la neige qui tombe: on avait annoncé la première tempête de neige. Lumières, dans ma chambre, je déguste mes pommes. Je ne me nourris que de ça depuis quelques temps. A croire que je vais me transformer en pommier! Et, entre deux paragraphes de mes dossiers, je me donne quelques minutes, et mets la musique de Yann Tiersen. De quoi me donner l'envie de films, Goodbye Lenin sans doute... Ou peut-être Amélie Poulain. Regarder le Montmartre jauni par la caméra de Jean-Pierre Jeunet, rire encore de ces jolies histoires poulainesques, et m'émouvoir un peu à la fin. Je me surprends même à rêver à des terrasses de café. Place du Calvaire ou Place du Griffon, qu'importe: une table et une chaise pour siroter une menthe à l'eau, un bon livre à la main; ou en compagnie, chantonner ensemble sur du Jeanne Moreau, se rappeler de bons souvenirs, envisager la vie, mais surtout cet après-midi d'été qui se présente à soir. Rien de bien québécois, rien d'hivernal. Juste un besoin de chaleur, de légèreté, d'été; et surtout de simplicité.

Fin de session. Qui dit fin de session dit travail. Tout s'accélère, et je vois passer les heures à une vitesse incroyable. Les choses m'échappent, le temps me manque pour travailler encore plus un aspect ou un autre. J'aimerais tout voir, tout entreprendre, que ce soit pour La Croix ou pour Jovette Bernier. Je voudrais tout lire, épuiser les informations, mais déjà les échéances sont là. Dans deux semaines et demi, ce sera fini de cette session d'automne. Vacances. Session d'hiver. Puis plus rien. En tout cas ici. Je ne suis ici que depuis quatre mois, et tout a filé tellement vite. Tout part, et me ramène parfois à l'idée qu'un jour, il va bien falloir rentrer. Certains préparent leurs bagages; mes voisines ont fini leur échange universitaire, il faut rentrer en France pour elle. J'ai encore du temps devant moi, mais ce premier départ n'est qu'un pas de plus vers une fin qui se rapproche, toujours plus vite.

Mais avant, travail. Avant, des dossiers, des parties et sous-parties à trouver, des bouquins à analyser. Je me rends compte que je n'ai jamais autant travailler que ça, et ça me plait. Même en prépa. Mais peut-être que justement, je ne travaille véritablement que parce que tout ce travail demandé correspond à ce que j'aime, à ce que j'attendais. Et surtout, c'est peut-être parce que mon travail, c'est surtout de la recherche. Je n'avais jamais fait ça avant. Et je me rends compte à quel point cela m'anime. La Croix en soi n'est pas quelque chose qui me botte sérieusement! Les livres à lire pendant le cours de littérature québécoise ne sont parfois pas intéressants, bien au contraire! Mais ce que j'aime, dans ce programme d'études, dans cette maitrise que je fais, c'est la recherche. Fouiller partout, trouver le moindre article intéressant sur ceci ou cela, poser de nouveaux mots sur un texte, trouver un angle d'approche différent de ce qui a été fait par le passé. On parle autour de moi de thèses; j'évolue avec des étudiants en doctorat; et je lis des mémoires et des ouvrages écrits par des chercheurs brillants. Une piste pour l'avenir? A creuser, certainement. De plus en plus, ce mot, "thèse", trouve un ancrage dans ce futur imaginaire qui change tout le temps en moi. Et pourquoi pas en faire un mot permanent...


Je passe cet instant mélancolique (mais absolument pas triste!!!!!) pour raconter la merveilleuse histoire qui fait naitre le sourire sur toutes les lèvres, ces derniers jours. Mercredi 1er Décembre. Colloque final, pour le séminaire de littérature et culture médiatique. Journée fatigante, durant laquelle j'anime mon sujet sur La Croix. Excellent, selon l'enseignant et ses élèves en doctorat. Je suis fier de moi. Pas trop vite, Adrien! Tu vas bien réussir à être ridicule, aujourd'hui! C'est ce qui se passe. Le soir, après la répétition de danse, je me rends au Pavillon De Koninck. J'ai une furieuse envie de lait chocolaté (ma gourmandise me perdra, cette aventure me l'aura bien fait comprendre!). En arrivant dans le hall où se trouvent les distributeurs, d'un seul coup, je me sens tombé à l'arrière. Je n'ai que le temps de jeter ma main gauche derrière moi, que je suis déjà tombé. Sur le dos. Et ma main gauche me fait déjà mal! Des gens accourent, me demandent si ça va; je me relève tant bien que mal, et regarde en arrière de moi. Sur le sol, délicatement posé, quoiqu'un peu dérangé par ma venue, une peau de banane. UNE PEAU DE BANANE. Tout de suite, je comprends pourquoi deux filles à côté de moi, sur un banc, sont hilares. Honteux, je prends mon sac, et file souffrir en silence ailleurs. Je viens de réaliser l'un des gags les plus mythiques au monde: glisser sur une peau de banane. Je raconte cela à deux trois personnes, ils en rient toujours. Moi aussi, au final.


Je suis le clown du XXIème siècle québécois!


PS: manque de photo, certes; peu de découvertes et de nouvelles têtes ces temps-ci. Mais ma fin de semaine se fera à Ottawa. De nouvelles images, donc! A venir!

PS1: cette image est l'illustration de Kamouraska, qui traine sur mon bureau depuis deux semaines. J'ai comme l'impression qu'elle me suit...

lundi 29 novembre 2010

Il n'y a plus qu'une tendresse folle à se partager. Ces moments, il faut les savourer, les prolonger autant qu'on peut...

Un moine. Non, peut-être pas non plus. Mais disons que ma vie ces derniers jours est devenue monacale. Rien de pire qu'un samedi soir passé à travailler chez soi: pour moi, c'est le comble. Mais je ne me plains pas, encore une fois; je fais quelque chose qui me plait. Et même si je suis "tanné" de La Croix, des Belles-Soeurs de Michel Tremblay, et de tous ces oraux et dossiers qui arrivent à une vitesse vertigineuse, j'aime cet acharnement, ce don de moi-même au travail. Oui, il y avait vraiment un don de moi-même, quand je ne sors pas un samedi soir!


Petite parenthèse: Caroline et Félicien. Ce dernier a une compèt' d'escalade samedi à Québec, ils viennent donc la veille, histoire de me voir et de passer la nuit sur place. Caroline arrive avec mon cadeau d'anniversaire, un bambou dans un pot d'inspiration chinoise et rurale. C'est elle qui prépare les croques-monsieur pour le souper, tandis que son chum nous fait une vinaigrette pour la salade. Par la suite, nous sortons sur les Plaines, et en profitons pour notre première descente en luge. Nous remontons, trempés et enneigés, mais c'est drôle. Tout ça se termine aux Voutes Napoléon, un peu notre lieu, à Caroline et à moi, autour d'un pichet de bière rousse, et au son du chansonnier qui nous fait partager les habituels morceaux. Le lendemain matin, après une balade dans Québec, mes invités me retrouvent au Cosmos pour un brunch. J'aime ces amis-là, quand ils demandent un doggy-bag pour le reste de leur plat non-consommé, ou quand Caroline parle en français (dire "note" à la place de "facture", appeler la serveuse "madame", chose que je ne fais plus après tout ce temps au Québec!). Puis ils vont rejoindre leur voiture; moi de mon côté, je rejoins mon travail, l'emmène au Starbuck's, et c'est parti pour cinq heures de travail...
Ce que je ne savais pas, c'est que la voiture de Félicien n'a pas démarré...

Sept heures, mes pauvres hôtes de la veille arrivent à la maison, et passent un coup de fil pour se faire dépanner. Nous ne savons pas ce qu'il se passe: tant et si bien que je leur propose, à plusieurs reprises, de dormir à Québec et de repartir le lendemain tôt pour Sherbrooke (Félicien travaille le dimanche matin à 9 heures). Entièrement dévoué, je leur prépare des pates, que Félicien ne mangera qu'à moitié. Le dépanneur arrive, met un bon moment à changer la pièce. La petite Praline et son homme partent sur les coups de 9 heures, le ventre vide et pressés d'arriver. Un quatrième "au revoir" (ben oui, dans toutes ces péripéties, je ne savais jamais s'ils allaient revenir), et les voilà qui partent. Mon quotidien reprend la situation en main, et mon samedi soir, je le passe sur mon lit, à écrire ma communication de mercredi prochain sur La Croix.

Dimanche après-midi, il faut sortir! Il a encore neigé vendredi et samedi, l'occasion rêvée pour s'aérer et jouer dans la neige. Je peux toujours compter sur Eléonore, Aurélie et Mathieu, qui me rejoignent devant chez moi. Direction, les Plaines. Nous avons d'abord envie de faire un bonhomme de neige. Après quelques durs travaux de solidification de la poudreuse, Coco voit le jour. Il est beau, gros, et fait vraiment de la peine. Petite touche vêtement, et hop! Le voilà paré pour les photos de groupe. Après quelques clichés, nous partons chercher chez moi des sacs plastiques, et glissons sur les pentes. De grands moments là encore, dont nous revenons trempés, les vêtements plein de neige, et le tshirt mouillé. Quoi de mieux qu'un petit Banania, avec cookies et brioche? Mes amis mettent les voiles à 18h30 (malpoli que je suis, je les mets à la porte, il me faut travailler). De retour devant mon ordinateur, je tente tant bien que mal d'avancer ma présentation.



Aujourd'hui, je présentais mon projet de mémoire à ma classe. Bien accueilli. Mais ce n'est pas ça que je retiens. Pendant la pause, Sophie s'empare de mon ordinateur pour me montrer une photo de Lyon qu'elle avait prise, quand elle étudiait en France. Il y a Fourvière, la colline, et ça me projete 6000 kilomètres à l'est. Pour faire rire, je mîme le désespoir d'être loin. En vérité, ça me manquerait presque un peu!

Une question m'agite en ce moment: destin ou hasard?