La première étape: Mercredi 15 Decémbre. Oral sur La Chair Décevante, roman auquel je me suis cruellement attaché durant ces deux derniers mois. Ca n'avait pourtant l'air de rien, la première fois que je touchais aux pages de cette oeuvre, en Septembre dernier. Et maintenant... Mes quelques jours à Ottawa ont été une mauvaise idée pour le travail: je n'ai absolument pas me concentrer, et il me reste donc, à mon retour dans Québec, 24 heures pour préparer un oral qui m'effraie. Je tente deux trois plans et commencements d'explications, jusqu'à ce que la fureur (et je pèse mes mots) me prenne, vers minuit. Je laisse tomber mon ordinateur, sur lequel je travaille, fous en l'air tout ce qu'il y a sur le bureau, et m'arme du roman, de quelques feuilles et d'un stylo. Je laisse tomber l'informatique, en espérant qu'un quelconque dieu du manuscrit m'apporte aide et inspiration. Quelques théières de thé plus tard, vers 3 heures, je m'endors. Le matin, au Starbuck's, je peaufine la chose. 13 heures, je file à l'université.
Chantal S. m'attend dans son bureau, nous sommes tous les deux. Ca me rappelle les khôlles, en prépa. Je pose mes fiches, mon bouquin, tente de prendre mes aises. "Allez-y, je vous écoute." C'est parti! 20 minutes passent, et je termine par mon ouverture. Trois réactions de Chantal S. que je n'avais pas prévues: 1) elle applaudit; 2) elle me lance un tonitruant "Excellent, félicitations!"... 3) me dit d'emblée qu'elle va tout faire pour que mon étude soit publiée dans une revue littéraire! Je n'en reviens pas, et la demie-heure suivante, alors que nous débattons sur le roman, je suis sur un nuage. Fatigué, mais fier. Reste à faire le dossier "prometteur" selon la professeure. Et après, à nous les publications, qui sait!
L'épreuve du lendemain concerne la littérature québécoise, c'est le seul examen sur table que j'ai ce semestre. Pour le coup, ayant eu deux A à mes dissertations, je me lance dans une simple relecture de mes cours (très rares, tellement je m'ennuyais en classe!). L'épreuve dure trois heures, je ne reste qu'une petite heure, le temps de répondre à ce que je sais, et faire les deux questions de réflexion générale (sujets idots!). Je pars, sans une seule once de remords. J'ai d'autres choses à penser.
Mon weekend: deux temps. L'étude et la rédaction des deux dossiers sur La Chair Décevante et La Croix, car, oui, je n'en avais pas terminé avec ce vieux quotidien. Le divertissement, avec un stage de danse trad québécoise et une fin de soirée chez Anne-Marie, ma professeure. En réalité, AnMa n'a donné que trois cours ce semestre, mais nous avons, à force de plusieurs repas et beuveries, lié connaissance. Entre-temps, un petit Skype à 7h30 du matin, alors que je suis encore paqueté de la veille: mes grands-parents sont chez ma mère, j'en profite pour les voir par la cam. Mon dimanche consiste en un long marathon contre la montre; je ne terminerai qu'à 3h30 les dossiers, et le lendemain matin, levé tôt pour relire et corriger les fautes. Je sors de la fac', à 15h: je suis en vacances. Respiration profonde. Vingt jours de gracieuse volupté et feignantise m'attendent!
Le lundi soir, avec Jean-Michel et Marc-Olivier, nous nous promenons dans Québec illuminé. Un arrêt par le Cochon dingue, où chacun savoure une patisserie et un breuvage. Pour ma part, un gateau double chocolat et une bière rousse me rassasient, entre deux ironies de mes compagnons. Balade, les pieds dans la neige qui crisse, temps dégagé, et lumières sur le vieux port.
Jeudi, c'est le départ au Mont-Tremblant. Trois jours loin de Québec, fêter Noël entre amis, avec de bons plats, du champagne, et marcher dans les hauteurs enneigées. Laisser tout derrière moi: La Croix, Aurélien Boivin, et tutti quanti! La Chair Décevante est repartie à la BU, sur son étagère poussiéreuse, mais déjà j'ai des envies d'inclure Jovette Bernier dans mon mémoire. Quelque chose me dit que je n'en ai pas encore fini avec ce roman. Mais présentement, au diable les lectures obligatoires: je m'offre une pause bouquinerie voulue. Quelques pièces de Normand Chaurette, et le roman bengali Devdas, pour m'échapper de la neige et retrouver quelques sensations indiennes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire