vendredi 14 janvier 2011

Mais devant toi je prends ma caméra vidéo, les cris de joie enterrent ta voix dans le micro.

C'est la rentrée!

20 jours de vacances à prendre des voitures, des avions, à multiplier les kilomètres, pour s'éloigner de Québec. Certains rentrent en France, d'autres comme moi se payent des voyages de rêve. Tous les Québécois vont dans leur famille, pour le temps des fêtes. Et le 10 Janvier, tous sont revenus: adieu Cuba, adieu Paris, Bordeaux, adieu le Saguenay et la Beauce. Il est l'heure de refaire son cartable, racheter de nouvelles feuilles de cours, consulter Capsule pour connaitre ses horaires et ses salles de classe.

Je m'en vais dans cette nouvelle session confiant. Mes résultats du semestre précédent (B+, A-, A et A) me rassurent et me comblent, d'autant que j'ai moins de cours pour l'hiver. Mémoire oblige! Combien d'heures par semaine: six. Rassemblées en une journée. Deux cours à l'UL, juste assez pour encore travailler durement, laisser le temps aux découvertes et aux voyages, et puis, la rédaction des quelques 80 pages qui m'attendent, et que je devrai rendre début Juin (soit quand je serai encore quelque part en Amérique du Nord...).

Mes 6 heures ne constituent en réalité qu'un seul cours, orgueilleusement intitulé "Théâtrologie: les nouveaux langages de la scène". C'est M. Luis T. qui anime ce cours, grand professeur argentin reconnu en Amérique latine pour ses travaux sur les nouvelles technologies dans le théâtre. Je regarde sa fiche personnelle sur le site de l'université, et sa photo m'impressionne. J'attends donc le premier cours, le jeudi, pour comprendre l'intérêt de son séminaire. Nous nous retrouvons à 8h30 dans un studio de théâtre, et j'ai le plaisir de revoir Carine, la française du début d'année, que je n'avais pas revue depuis Octobre. Nous nous asseyons sur les estrades, parmi les quelques autres 6 étudiants du cours. Nous sommes 8, ainsi que l'assistant du professeur, un étudiant en doctorat de théâtre. Luis T. est là, me serre la main, me demande ce sur quoi je travaille. Pour la première fois devant des étudiants et un enseignant, j'avoue clairement vouloir me spécialiser dans la littérature féminine québécoise, et je vois du coin de l'oeil une jeune fille me regarder avec attention et intérêt. Un autre garçon fait un "waaah" du bout des lèvres: je produis mon petit effet. Mais trève de présentation personnelle, Luis se met à parler du cours. Il s'agit d'un séminaire selon lui assez agréable, où chacun pourra amener ses compétences personnelles dans la réalisation d'un projet théâtral d'une petite dizaine de minutes. Il s'agira de créer une scénographie s'appuyant sur des technologies. Je suis évidemment intéressé, surtout quand un jeune homme s'amène une demie-heure plus tard avec un Mac et un lecteur de cassette vidéo pour nous faire une initiation sur Final Cut Pro. Cela me ramène 5 ans en arrière, lorsque je devais faire mon film de bac sur ce même logiciel. Dans le cours, nous sommes deux à savoir manier Final Cut Pro, et nous écoutons pour nous remémorer des souvenirs (bien que l'autre personne fasse entièrement du cinéma et donc connaisse par coeur!). La seconde partie du cours, à 12h30, est plus théorique. On réflechit ensemble sur les technologies et leurs liens avec l'espace théâtral. Un régal, surtout si, plus tard, je m'oriente vers les métiers de la culture et de la scène.... Nous regardons des extraits vidéo de choses faites par le passé par Luis, puis débattons chacun notre tour sur nos attentes vis-à-vis du séminaire. Pour enfin former deux groupes de projet; je me retrouve avec Carine et deux autres filles, l'une spécialisée en théâtre et philosophie, l'autre en musique. Ajoutez à cela des connaissances en informatique, en danse et en chant (chacun possède quelques petits trucs dans ces disciplines) notre entité nouvelle se complète.

L'autre cours, ce n'est que la continuation de mes recherches entamées dans le sujet spécial dirigé par Chantal S. Nous nous voyons mercredi 12 Janvier, pour plusieurs choses. Dans un premier temps, elle me remet mon travail sur Jovette Bernier (qui a eu un A!), en me signalant que les remarques mises tout au long du travail ne sont destinées qu'à me faire réécrire mon dossier, afin de le transformer en article. Elle me conseille plusieurs revues, dont Voix et Images, dirigée par Lori St Martin: une dame que je connais bien, spécialiste de littérature féminine québécoise et que j'ai lue à de nombreuses reprises. "Si vous faites une thèse, vous pourriez l'avoir comme directrice de recherche." J'y avais déjà pensé... Puis nous parlons de mon mémoire; je veux inclure La Chair Décevante dans mon corpus. Chantal m'encourage à le faire, en me répétant que j'ai le "potentiel de faire un excellent mémoire." Enfin, nous parlons du semestre à venir: nous décidons de nous focaliser pour l'heure sur les femmes entre 1945 et 1985. Je ressors du bureau du 7ème étage, curieux de découvrir le plan de cours que Chantal compte m'envoyer, et motivé à fond. J'ai l'intime conviction de m'être fait une alliée puissante à l'Université Laval, intéressée par mes travaux et mes aspirations, prête à m'aider pour quoi que ce soit.

La vie reprend son cours. Je revois Eléonore et Aurélie très souvent. Nous étions déjà complices avant Noël, mais ces 15 jours passés presque ensemble nous a considérablement rapproché. Nous allons au cinéma, voir (revoir, pour ma part) Black Swan. Nous reprenons nos sessions patinoire, sur le parcours de la Rivière St Charles. Je retrouve Jean-Michel, Marc-Olivier, Sophie, Anne-Marie, ces Québécois avec qui je me suis fortement lié. Et avec Francis, nous nous organisons des soirées repas/film/bières surprenantes! De nouvelles têtes arrivent, d'anciennes reviennent. Les listes de livres tombent, les destinations futures laissent présager de nouveaux périples. Il faut déjà que je commence à penser à mon road trip américain d'un mois, en Juin. Tant de choses à faire, à entreprendre, à consolider, et surtout essayer de ne pas penser que, dans 6 mois, je serai revenu en France. Car une fois le temps des fêtes passé, constituant une sorte de barrière derrière laquelle on ne voit presque rien, se profilent à l'horizon les départs, les au revoir. Les adieux (enfin, j'espère vraiment pas!). Pour se divertir alors, je pense à mille choses, tout ce que j'ai à faire tant que je suis encore à Québec.

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