lundi 29 novembre 2010

Il n'y a plus qu'une tendresse folle à se partager. Ces moments, il faut les savourer, les prolonger autant qu'on peut...

Un moine. Non, peut-être pas non plus. Mais disons que ma vie ces derniers jours est devenue monacale. Rien de pire qu'un samedi soir passé à travailler chez soi: pour moi, c'est le comble. Mais je ne me plains pas, encore une fois; je fais quelque chose qui me plait. Et même si je suis "tanné" de La Croix, des Belles-Soeurs de Michel Tremblay, et de tous ces oraux et dossiers qui arrivent à une vitesse vertigineuse, j'aime cet acharnement, ce don de moi-même au travail. Oui, il y avait vraiment un don de moi-même, quand je ne sors pas un samedi soir!


Petite parenthèse: Caroline et Félicien. Ce dernier a une compèt' d'escalade samedi à Québec, ils viennent donc la veille, histoire de me voir et de passer la nuit sur place. Caroline arrive avec mon cadeau d'anniversaire, un bambou dans un pot d'inspiration chinoise et rurale. C'est elle qui prépare les croques-monsieur pour le souper, tandis que son chum nous fait une vinaigrette pour la salade. Par la suite, nous sortons sur les Plaines, et en profitons pour notre première descente en luge. Nous remontons, trempés et enneigés, mais c'est drôle. Tout ça se termine aux Voutes Napoléon, un peu notre lieu, à Caroline et à moi, autour d'un pichet de bière rousse, et au son du chansonnier qui nous fait partager les habituels morceaux. Le lendemain matin, après une balade dans Québec, mes invités me retrouvent au Cosmos pour un brunch. J'aime ces amis-là, quand ils demandent un doggy-bag pour le reste de leur plat non-consommé, ou quand Caroline parle en français (dire "note" à la place de "facture", appeler la serveuse "madame", chose que je ne fais plus après tout ce temps au Québec!). Puis ils vont rejoindre leur voiture; moi de mon côté, je rejoins mon travail, l'emmène au Starbuck's, et c'est parti pour cinq heures de travail...
Ce que je ne savais pas, c'est que la voiture de Félicien n'a pas démarré...

Sept heures, mes pauvres hôtes de la veille arrivent à la maison, et passent un coup de fil pour se faire dépanner. Nous ne savons pas ce qu'il se passe: tant et si bien que je leur propose, à plusieurs reprises, de dormir à Québec et de repartir le lendemain tôt pour Sherbrooke (Félicien travaille le dimanche matin à 9 heures). Entièrement dévoué, je leur prépare des pates, que Félicien ne mangera qu'à moitié. Le dépanneur arrive, met un bon moment à changer la pièce. La petite Praline et son homme partent sur les coups de 9 heures, le ventre vide et pressés d'arriver. Un quatrième "au revoir" (ben oui, dans toutes ces péripéties, je ne savais jamais s'ils allaient revenir), et les voilà qui partent. Mon quotidien reprend la situation en main, et mon samedi soir, je le passe sur mon lit, à écrire ma communication de mercredi prochain sur La Croix.

Dimanche après-midi, il faut sortir! Il a encore neigé vendredi et samedi, l'occasion rêvée pour s'aérer et jouer dans la neige. Je peux toujours compter sur Eléonore, Aurélie et Mathieu, qui me rejoignent devant chez moi. Direction, les Plaines. Nous avons d'abord envie de faire un bonhomme de neige. Après quelques durs travaux de solidification de la poudreuse, Coco voit le jour. Il est beau, gros, et fait vraiment de la peine. Petite touche vêtement, et hop! Le voilà paré pour les photos de groupe. Après quelques clichés, nous partons chercher chez moi des sacs plastiques, et glissons sur les pentes. De grands moments là encore, dont nous revenons trempés, les vêtements plein de neige, et le tshirt mouillé. Quoi de mieux qu'un petit Banania, avec cookies et brioche? Mes amis mettent les voiles à 18h30 (malpoli que je suis, je les mets à la porte, il me faut travailler). De retour devant mon ordinateur, je tente tant bien que mal d'avancer ma présentation.



Aujourd'hui, je présentais mon projet de mémoire à ma classe. Bien accueilli. Mais ce n'est pas ça que je retiens. Pendant la pause, Sophie s'empare de mon ordinateur pour me montrer une photo de Lyon qu'elle avait prise, quand elle étudiait en France. Il y a Fourvière, la colline, et ça me projete 6000 kilomètres à l'est. Pour faire rire, je mîme le désespoir d'être loin. En vérité, ça me manquerait presque un peu!

Une question m'agite en ce moment: destin ou hasard?

jeudi 25 novembre 2010

La danse n'a plus rien à raconter : elle a beaucoup à dire !

Faites-moi danser.

Dans cette vie qui se poursuit, entre travaux à rendre et tempêtes de neige à affronter, j'aimerais un peu d'imprévu. Ce quelque chose qu'on n'attendait pas, un grain de sable qui fait bouger les choses. Aucune idée derrière la tête, juste de quoi agiter la jolie vie que j'ai.

Je voudrais un tourbillon de sens. je voudrais tourner à n'en plus finir. Je voudrais apprendre des pas nouveaux, tomber parfois, me relever toujours avec style et élégance. Un deux trois, pas de bourrée, plié, "rivers", "drop", trois pas en arrière, pirouette, pas de bourrée, dégagé, tendu, piroutte, dégagé, plié. Suivre le "flow", prendre le "beat". Chanter sur la musique. Et me tromper parfois, parce que quand je danse, ça n'est pas toujours parfait.

Dans la rue, souvent, je me surprends à faire un petit pas; poser ma main sur un support devient une chorégraphie, sans même que je ne me rende compte de mon action. Je chante à tue-tête dans ma tête, et répète deux trois mouvements appris un jour, il y a longtemps.

Dans une semaine, le gala. Pourvu qu'il y ait une étincelle.

Je trépigne. Faites-moi danser. Et vite.

dimanche 21 novembre 2010

Ah! comme la neige a neigé! Ma vitre est un jardin de glace.

Samedi 20 Novembre. Date que je ne vais sûrement pas oublier, tant l'émotion fut grande ce jour. Je me suis couché tard, la veille; travaillant plus ou moins mon projet de mémoire, mais surtout parlant de tout et de rien avec Jean-Michel, via Facebook. Grande activité, soit! Le lendemain, donc, ce samedi 20 Novembre, je me réveille, interrompu par mon affiche de Moulin Rouge! qui tombe. Fuck, il n'est que 10h30, j'aurais volontiers dormi plus! Je remets l'affiche, et décide de ne pas retourner au lit. Ouverture des rideaux, donc. Normal. Et là, je lache un grand "oooooooh". Mon visage s'illumine, et j'ouvre grand la bouche pour sourire comme un innocent. La neige!
On avait annoncé des chutes de neige, depuis quelques jours. Les températures le présageaient; parfois, le thermomètre se met à descendre à -7, en ce moment. L'hiver arrivait. Et depuis ce matin béni où je souriais idiotement devant maa fenêtre, nous y sommes vraiment! Ni une ni deux, je m'habille en vitesse, prends mon appareil photo, et hop! dehors. Il faut que je profite. Au diable le travail, les livres qui m'attendent. Ce sera pour plus tard. C'est mon premier jour de neige, et je suis un vrai enfant.

Il a quand même neigé quelques centimètres, et mes chaussures s'enfoncent dans le sol blanc. Je me dirige vers les Plaines d'Abraham, et le soleil donne au matin une légèreté particulière. Il fait froid, et pourtant tout est agréable. Sur les Plaines, des enfants, des ados, qui jouent avec la neige. Deux skieurs de fond passent, je suis évidemment surpris: eux, ils n'ont pas perdu de temps! Je regarde le St Laurent, et la rive en face, blanche elle aussi.
Ma promenade matinale ne dure pas longtemps, une petite heure, le temps de profiter des rayons du soleil et la neige encore blanche à de nombreux endroits. Plusieurs fois, je risque de chuter... Et finalement, je tombe, ridicule. De la neige sur le jeans, je rigole tout seul. Il faut préciser que depuis que je suis sorti, je n'arrête pas, toutes les deux minutes, de lancer un tonitruant "whaaaaou". Ma chute dans la neige ayant refroidi mon enthousiasme et mes jambes, je rentre, poussé par le vent froid qui règne sur l'avenue Lévêque.

Le soir, rien de mieux sans doute qu'une soirée avec les voisines, autour de lasagnes faites maison, et de bières, elles achetées au préalable chez le dépanneur. Bonne ambiance, qui se termine par un quizz musical autour des tubes de notre enfance: les années 90, Gigi d'Agostino, la Funky Family... Je quitte cette maison du bonheur du soir, pour aller dans un bar-discothèque. Seul. Ca m'arrive. Pour danser, danser jusqu'au bout de la nuit. Je traverse les rues encore enneigées, et arrive devant le bar, situé dans St Jean. Deux shooters plus tard, me voici sur la piste de danse, profitant du bon son; Barbra Streisand de Duck Sauce à fond les boulons, je ferme les yeux et me noie dans la foule, saoûl.

Dimanche soir, pour se reposer après les excès de la veille, rien de mieux qu'une session thé-Oreo chez Sophie, qui est en cours avec moi. Une jeune et très sympathique québécoise, qui connait de surcroît la France pour y avoir passé quelques mois. Il y a son chum, Thomas, qui lui est en cours de culture médiatique avec moi. Deux heures autour de thés excellents et des fameux Oreo, alors que dehors, c'est la nuit depuis 16h30. Sophie me donne gracieusement quelques DVDs, dont le film de Xavier Dolan, J'ai tué ma mère, que j'attends de regarder depuis déjà un moment. Parmi les autres films, La Guerre des Tuques, sorte de Boum québécoise, qui a marqué la génération de Sophie (la mienne, d'ailleurs!).

Lundi. Il neige, pour la deuxième fois. Mais l'excitation du samedi n'est plus la même. Comme si la neige commençait à faire partie du décor de Québec. Ce qui va se passer, évidemment. Demain, Jean-Michel se propose de m'accompagner faire mes achats pour l'hiver: bottes et manteau. De quoi bien vivre une saison qui va durer 6 mois!

samedi 13 novembre 2010

Vingt et un an ! C'est chez certains le grand coup d'ailes dans un univers sans frein, sans clôture, sans obstruction, sans défense, sans interdit.

C'est un événement. Sa fête ailleurs, loin de la famille qui vous appelle, des amis qui vous textotent, vous font des surprises. Et pourtant, c'est comme si rien ne s'était passé d'anormal. Je suis chez moi, avec d'autres amis, d'autres surprises. Une autre façon de faire. Suis-je triste de ne pas être en France? Absolument pas. Et mon anniversaire, que j'ai fêté quelques fois cette semaine, me prouve à quel point l'environnement québécois s'est intégré à mes sens et à mes émotions. A quel point aussi je ne suis plus si étranger que cela, et que tout autour de moi, les couleurs et les formes deviennent familières. Comme si j'y avais toujours vécu.

Lundi, je décide de ne pas aller en cours. Ben oui, c'est ma fête, j'en profite! C'est surtout une bonne occasion pour laisser l'ordinateur et Skype allumé, histoire d'avoir le père, la mère, et quelques amis par téléphone. De l'autre côté de la Grande Flaque, Lucile, Elisa et Juliette s'évertuent à me chanter joyeux anniversaire, tout en allumant une bougie sur un Mont d'Or. De quoi me faire presque pleurer. Mais je ne dois pas, d'ailleurs, ce soir-là, Eléonore, Nadine et Aurélie viennent manger des crèpes, histoire de marquer le coup. Je leur réserve une surprise, en ouvrant une boite de foie gras. Diable, on a pas tous les jours 21 ans! Soirée agréable, comme à notre habitude. Notre gang marche du feu de dieu. Hier soir, vendredi, j'avais organisé un party pour l'occasion. Une vingtaine de personnes se réunissait dans mon petit salon (oui, il fut petit, ce soir-là). Il y a les voisines, évidemment, et la gang de Tadoussac. Jean-Michel et Sophie, québécois qui sont en cours avec moi, sont eux aussi venus, accompagnés de Marc-Olivier. Gayanhé et Marielle, que je n'avais pas vu depuis un bout d'temps, ont répondu à l'appel, et ont rappliqué. Même Sébastien est là, venu de Montréal spécialement pour ça. C'est dire si je suis gâté! Soirée sympathique, avec beaucoup (trop) d'alcool, qui se termine à trois heures. Je vais entre les groupes de personnes qui se créent, tente une course à 22h30 avec Marielle pour aller chercher d'autres bières chez le dépanneur. Au final, je flanche pas mal, surtout après minuit.


J'ai par ailleurs eu quelques petits
présents, que je m'en vais présenter de suite:

-Deux sachets de thé (dont un est appelé "Embrasse-moi") et une bouteille de cidre de glace, de la part de Sophie.
-Une peluche, donnée gracieusement par Eléonore, et baptisée Gédéon.

-Un bloc-notes "cookies" et son stylo, par Anne-So, Maxime, Ségo, Anne-Cé et Hélène.

-Une boite de Lindt "Lindor". Nadine avait tout compris à ma vie.
-Un CD "best of", de la Bottine souriante, que Sébastien me donne à peine arrivé.


Sébastien d'ailleurs, ne repart que le lendemain, à 18 heures. Pour le coup, nous entreprenons une longue balade dans Québec, que je commence à connaitre suffisament bien à présent. Début de journée difficile, mal de crâne oblige, mais très vite, le beau temps et un Doliprane me soulagent. Comme la semaine d'avant avec Caroline, je montre à Sébastien la ville où je vis, et que j'aime. Vraiment. Nous marchons, Place d'Youville, Allée des Poètes, Rue des Remparts, puis descendons dans le Petit Champlain. Nous nous restaurons au Cochon Dingue, où j'ai le plaisir de gouter, dans mon burger, du Ciel de Charlevoix, un fromage bleu très fort. Comme à Montréal, Seb et moi parlons de tout ce qui nous touche, nos avenirs, nos frayeurs. Pas de pathos, juste des craintes assumées, sans trop entrer dans les confidences. J'aime nos silences gênés, quand ni l'un ni l'autre n'a envie de parler. Après le Cochon Dingue, nous faisons deux pas et allons manger une queue de castor, spécialité sucrée du Québec. C'est la première fois que j'en mange, et bien que ce soit étouffe-chrétien, c'est bon. Nous remontons dans la ville, nous arrêtons dans des magasins, comme celui consacré à Noël. Mon ami veut que je le prenne en photo devant chaque sapin décoré que nous voyons. Et il y en a, de la guirlande! Québec a viré dans l'esprit de Noël. Et à 16h, alors que le crépuscule est beau, il y a de la joie dans les rues illuminées. Quelque chose de très rassurant, qui, malgré le froid, réchauffe quelques instants. J'entraine Sébastien dans la cathédrale-basilique, où un choeur d'une quinzaine de choristes répète, accompagnés d'un piano et d'un violoncelle. Cette cathédrale a quelque chose de chaleureux, et les chants m'apaisent. Je me promets d'y revenir pour une messe, un jour, et nous sortons pour nous diriger à l'arrêt de bus. Seb part, il va rejoindre son covoiturage.

Moi, je me rends à la maison, heureux de ces quelques jours, de la veille au soir, de cette journée enfin, très apaisante. J'ai mis de côté le travail, et je sais que je vais en baver pour rattraper mon retard. Mais cette soirée d'anniversaire, cette marche dans Québec, tout cela avait un côté très simple. Plus besoin de penser à lire ceci, ou à faire cela: juste profiter des personnes présentes, et leur montrer à quel point je tiens à eux, après ces presque trois mois passés ici.



dimanche 7 novembre 2010

On se tape dans l'oeil, on se traine dans les verres.On se paye des nuits blanches au frais de la princesse. Et on s'embrasse...

Caroline à Québec. Depuis Jeudi. Et cet après-midi, elle est repartie, pour Ottawa. Quelques jours donc, de confidences, de récits d'anecdotes, de peurs avouées, de rires étranglés. Ca fait du bien, ça soulage.

Peu de visites, quelques balades, la visite du Parlement, une séquence patinage. C'est surtout le fait d'être tous les deux, de se rappeler quelques moments en France, notre bande d'amis, de parler de chacun d'eux, d'émettre des hypothèses sur ce qu'ils vivent, en ce moment, au-delà de la "Grande Flaque". Que font-ils, sans nous? Que vivent-ils, que nous ratons? Nous ponctuons le tout par des remarques idiotes, scabreuses parfois. Caroline, c'est cette fille drôle, très drôle, avec une sensibilité parfois à fleur de peau. C'est cette plume qui, lors de la Nuit d'écriture de l'Université Laval, à laquelle nous participons vendredi soir, se révèle sous un jour nouveau pour moi: romantique affirmée à tendance caustique. Et toujours ces éclats de rires, et toujours cette voix d'idiots que nous prenons ensemble. Monisme.

Etre avec Caroline me permet de voir aussi comment une personne que je connais évolue au sein du même environnement que moi, quoique légèrement différent, puisqu'on y parle anglais, et que ce n'est pas l'administration du Québec, mais de l'Ontario, une autre province fédérale canadienne. Et je me rends compte à quel point je me suis bien intégré. J'avais pressenti déjà chez Caroline, que malgré le plaisir des découvertes, Ottawa n'était pas ce à quoi elle s'attendait. A cela s'ajoute le manque de Félicien, son amoureux, qui vit à Sherbrooke, à quatre heures de route de la capitale fédérale. Rétrospectivement, à part la baisse de moral post-montréalaise, je n'ai jamais vraiment déprimé, et j'avoue même m'être fondu dans la ville québécoise. Caroline, elle, me confie que pour l'instant, elle n'arrive pas totalement à apprécier vraiment la vie dans son intégralité. D'où l'intérêt de ces quelques jours à Québec, ce qui lui permet de changer de paysage, pour mieux revenir à Ottawa je l'espère...

Nous décidons de visiter le Parlement québécois. Là, un point d'histoire et de politique s'impose. Le Québec, en 1762, suite au Traité de Paris et trois ans après la bataille des Plaines d'Abraham, devient Province of Québec, colonie anglaise. Puis, après de multiples tergiversations, bla bla bla, au milieu du XIXème siècle, est créé le Canada, état fédéral qui régit une petite dizaine de provinces, dont celle de Québec, lesdites provinces ayant chacune leur parlement, leurs lois, leur gouvernement. Le propre d'un état fédéral, quoi! Québec est donc la capitale de la Province de Québec, et c'est dans cette ville que le Parlement est construit. C'est à l'intérieur de cet édifice que se réunissent les députés, pour des séances de débat, telles qu'on connait en France. En gros, en abrégé, et surtout parce que je ne sais pas quoi dire de plus! Donc, visite du Parlement. Nous nous retrouvons avec un groupe d'assistants d'un député (celui du canton de Terrebonne) qui est lui aussi présent, et complète le discours de la guide, gentille jeune femme qui nous laissera du temps pour faire des photos et entrer dans la Chambre des députés en plein débat. Entrée d'ailleurs dans cette salle, la Chambre bleue, ainsi que dans la Chambre du Conseil législatif (Chambre Rouge).



Aujourd'hui dimanche, nous restons tranquille. La veille au soir, nous sommes sortis aux Voûtes de Napoléon, une boîte à chansons pas très loin de chez moi. A force de bières et de sangria, parfois offertes par des rencontres d'un soir, nous nous déchainons sur les chansons que parfois, nous reconnaissons. A tue-tête, j'entonne M'en va-t-à la fontaine, pendant que Caroline siffle et boit. En rentrant, elle s'effondre, fatiguée sur le perron de la maison. Paquetés, nous prenons des photos, et nous couchons, fatigués. Ainsi, nous ne bougeons pas beaucoup de la maison, sauf pour marcher quelques minutes sur les Plaines. Puis il est temps d'accompagner Caroline à Ste Foy, pour son covoiturage. Il s'en faut de peu que nous loupions la voiture, qui commence déjà à sortir du parc à stationnement. Une bise, puis deux, rapides, avant que ma jolie brunette ne s'engouffre dans la voiture qui la ramène à Ottawa.
Dans le bus qui me ramène chez moi, je repense à ce que me disait Caroline sur son expérience. Et l'image du caméléon me vient en tête. Je suis un caméléon. Je m'adapte, je me fonds dans le décor. New York, le Québec. J'absorbe ce que je vois, ce que j'entends, je suis comme un estomac qui mange tout sur son passage, qui s'en imprègne, pour mieux vivre dans cet environnement. J'aime ce cadre où j'évolue, et où, passé le temps de l'adaptation, je me sens chez moi. C'est pour ça qu'après m'être mis à aimer Québec, j'ai pu aller vers d'autres horizons
Toujours dans le bus, je prends le temps d'observer le paysage. Les maisons, les arbres sans feuilles, et ce ciel bleu et rouge du crépuscule. Il est 16h, mais c'est déjà la nuit qui tombe. La nuit, puis le jour. Demain, ce sera le 8 Novembre. Ma fête. Un jour où tout le monde m'enverra sa plus jolie pensée, de l'appel de mes parents sur Skype à quelques mots balancés sur Facebook par des connaissances. Finis, les 20 ans qui me servaient d'excuse! Fini, le bel âge: je deviens demain un "vrai adulte". L'impression d'entrer réellement dans la décennie des 20, plus que l'année dernière. L'impression qu'il va falloir faire des choix, cette année, plus qu'avant....


jeudi 4 novembre 2010

Dancing through life, skimming the surface, gliding where turf is smooth.

C'est l'hiver.

Du moins, ça commence drôlement à y ressembler. Halloween, Octobre, l'automne et les feuilles oranges, c'était samedi encore. Et depuis lundi, depuis le 1er Novembre, on entre réellement dans l'hiver. Il neige. Il fait froid. Le matin, on voit du gel sur l'herbe qu'hier encore on pouvait caresser de la main sans que cela irrite la peau. On mets des gants, le bonnet, et les écharpes chaudes. Chaque propriétaire de maison rajoute, au-dessus de son garage et de sa porte d'entrée, une toile soutenue pour éviter d'être bloqué par la neige. La seule pensée de plusieurs dizaines de centimètres de flocons entassés m'angoisse! Dans les magasins, je prends peur: il y a quatre jours encore, on y voyait des araignées et des fantômes. Maintenant, on aperçoit des guirlandes, des boules de Noël. Tout s'illumine aux couleurs rouges et argentés. Même le gobelet de Starbuck's n'est plus comme avant! Pourtant Noël n'est que dans un grand mois et demi! Non, il est déjà là, dans les esprits des gens, qui commence à prévoir quelque chose pour leur réveillon.

Moi, c'est toujours un peu incertain. Il y a Eléonore, qui parle de louer un chalet pour trois jours, et passer Noël perdu dans le Saguenay profond me réjouit. Cela va-t-il se faire?... Il reste tout de même du temps avant d'y penser réellement. Et tout ce laps de temps, il sera consacré à l'étude. New York m'a occupé durant toute une semaine, et je n'ai pas pris une seconde pour travailler un tant soit peu. Le cours général de littérature québécoise ne m'inquiète absolument pas; quant au séminaire de maitrise, mon mini-projet de mémoire est déjà bien avancé dans ma tête. Il s'agira de faire un bon exposé, suivi d'un papier convaincant. Peu de choses, donc. Mais les deux autres cours m'angoissent. Il y a d'abord la culture médiatique. Mon projet sur la première année de parution de La Croix n'avance pas vraiment. Et même si je viens de m'enfiler cinq mois entiers d'articles et de faits divers catholiques, je n'arrive pas à voir où je vais concrètement. Le dossier n'est à rendre que le 20 décembre. Mais avant, il y a LE colloque. Celui où chaque élève fait une cours communication sur son dossier, donne les problèmatiques et les hypothèses, itou itou. Et ça, c'est pour le 1er décembre. Gloups! A cela s'ajoute, en plus, le dossier et l'oral à présenter pour Chantal S. sur les trois oeuvres féminines imposées. Depuis deux semaines, j'ai lâché l'affaire, et mis de côté les articles sur Bernier et autres Claire Martin. Mais il va falloir s'y remettre sérieusement. Il est loin, finalement, le 25 Décembre!

Alors, je travaille. Je lis les éditoriaux de La Croix, me replonge dans La Chair Décevante (encore une fois!). Heureusement, pour m'aider, le Starbuck's n'est pas loin. Et chaque jour, je m'offre mon petit moka avec crème fouettée, le sirotant doucement tout en étudiant les écrits du père Bailly. Dans le frigo, j'ai toujours quelques pommes de l'île d'Orléans, et j'en consomme plus que de raison. Pour me détendre, dans la journée, je regarde un épisode de Glee, et je chantonne à longueur de temps sur Wicked. Le soir, soit j'étudie, soit je sors. Hier, un verre avec Jean-Michel, qui est avec moi au séminaire de maitrise, et ses amis. Je m'intègre, enfin, j'essaye. Et tous les deux trois jours, je vais patiner, avec Eléonore, cette autre lyonnaise étudiante en histoire. J'aime Eléonore, sa simplicité, ses manies d'enfants, son regard sur les choses. Nous avons parfois les mêmes craintes, et pour la première fois depuis mon arrivée, je trouve quelqu'un avec qui parler réellement de ce qui nous arrive. Nous rions souvent, j'aime être affreusement cynique et cruel avec elle. Sauf quand je patine, et que c'est à son tour de se payer ma tête. Néanmoins, j'apprends vite, surtout depuis qu'on m'a dit que le patinage, c'est comme la danse.

Je commence à vraiment apprécier le cours de danse, d'ailleurs. Après une réticence d'un mois sur les entrainements, j'avoue me tromper, et attends même le cours avec une impatience non dissimulée. La chorégraphie prend forme, et aux gestes ils y a encore trois semaines très carrés, je mets enfin du "feeling". Je sors du cours, suant et fatigué, avec des courbatures de partout, et surtout vidé. Le gala de danse est dans un mois (lui aussi!), et notre machine se rouille.

Plaisir de ma journée: prendre un bain. Personne dans la coloc', je profite pour mettre la musique, et faire couler l'eau chaude. Ca mousse de partout dans la baignoire, et je profite d'un petit quart d'heure de détente. La joie des instants simples!
Dois-je préciser que je suis le sculpteur de cette citrouille terrifiante?

En rentrant de New York, je fais un saut d'une journée et une soirée à Sherbrooke, à une heure et demie de voiture de Montréal, dans l'est. Caroline est chez son copain, Félicien, qui vit là-bas, et ils m'invitent à un party d'Halloween, deux jours avant le vrai événement. Au préalable, j'ai acheté un costume: une cape et un masque, histoire d'être le Fantôme de l'Opéra, moi-même. Party réussi, où tout le monde boit énormément. Tous ont joué le jeu. Moi je contemple la jolie sirène qu'est Caroline, tout en remettant mon masque minute après minute. Le lendemain, nous prenons la route pour Québec; Félicien a une compétition d'escalade dans la capitale. Mais ayant bu trop de sangria la veille, le pauvre est malade, et c'est avec peine qu'il parvient au départ à prendre son envol sur les murs et les prises. Pour ensuite se reprendre, et terminer 5ème de la compèt'.

Cette fin de semaine justement, Caroline arrive sur Québec, pour trois jours. Histoire de faire le plein d'énergie, et de se retrouver tous les deux aussi. Pour se donner un coup de fouet avant le mois et demi qui nous attend tous les deux!