dimanche 7 novembre 2010

On se tape dans l'oeil, on se traine dans les verres.On se paye des nuits blanches au frais de la princesse. Et on s'embrasse...

Caroline à Québec. Depuis Jeudi. Et cet après-midi, elle est repartie, pour Ottawa. Quelques jours donc, de confidences, de récits d'anecdotes, de peurs avouées, de rires étranglés. Ca fait du bien, ça soulage.

Peu de visites, quelques balades, la visite du Parlement, une séquence patinage. C'est surtout le fait d'être tous les deux, de se rappeler quelques moments en France, notre bande d'amis, de parler de chacun d'eux, d'émettre des hypothèses sur ce qu'ils vivent, en ce moment, au-delà de la "Grande Flaque". Que font-ils, sans nous? Que vivent-ils, que nous ratons? Nous ponctuons le tout par des remarques idiotes, scabreuses parfois. Caroline, c'est cette fille drôle, très drôle, avec une sensibilité parfois à fleur de peau. C'est cette plume qui, lors de la Nuit d'écriture de l'Université Laval, à laquelle nous participons vendredi soir, se révèle sous un jour nouveau pour moi: romantique affirmée à tendance caustique. Et toujours ces éclats de rires, et toujours cette voix d'idiots que nous prenons ensemble. Monisme.

Etre avec Caroline me permet de voir aussi comment une personne que je connais évolue au sein du même environnement que moi, quoique légèrement différent, puisqu'on y parle anglais, et que ce n'est pas l'administration du Québec, mais de l'Ontario, une autre province fédérale canadienne. Et je me rends compte à quel point je me suis bien intégré. J'avais pressenti déjà chez Caroline, que malgré le plaisir des découvertes, Ottawa n'était pas ce à quoi elle s'attendait. A cela s'ajoute le manque de Félicien, son amoureux, qui vit à Sherbrooke, à quatre heures de route de la capitale fédérale. Rétrospectivement, à part la baisse de moral post-montréalaise, je n'ai jamais vraiment déprimé, et j'avoue même m'être fondu dans la ville québécoise. Caroline, elle, me confie que pour l'instant, elle n'arrive pas totalement à apprécier vraiment la vie dans son intégralité. D'où l'intérêt de ces quelques jours à Québec, ce qui lui permet de changer de paysage, pour mieux revenir à Ottawa je l'espère...

Nous décidons de visiter le Parlement québécois. Là, un point d'histoire et de politique s'impose. Le Québec, en 1762, suite au Traité de Paris et trois ans après la bataille des Plaines d'Abraham, devient Province of Québec, colonie anglaise. Puis, après de multiples tergiversations, bla bla bla, au milieu du XIXème siècle, est créé le Canada, état fédéral qui régit une petite dizaine de provinces, dont celle de Québec, lesdites provinces ayant chacune leur parlement, leurs lois, leur gouvernement. Le propre d'un état fédéral, quoi! Québec est donc la capitale de la Province de Québec, et c'est dans cette ville que le Parlement est construit. C'est à l'intérieur de cet édifice que se réunissent les députés, pour des séances de débat, telles qu'on connait en France. En gros, en abrégé, et surtout parce que je ne sais pas quoi dire de plus! Donc, visite du Parlement. Nous nous retrouvons avec un groupe d'assistants d'un député (celui du canton de Terrebonne) qui est lui aussi présent, et complète le discours de la guide, gentille jeune femme qui nous laissera du temps pour faire des photos et entrer dans la Chambre des députés en plein débat. Entrée d'ailleurs dans cette salle, la Chambre bleue, ainsi que dans la Chambre du Conseil législatif (Chambre Rouge).



Aujourd'hui dimanche, nous restons tranquille. La veille au soir, nous sommes sortis aux Voûtes de Napoléon, une boîte à chansons pas très loin de chez moi. A force de bières et de sangria, parfois offertes par des rencontres d'un soir, nous nous déchainons sur les chansons que parfois, nous reconnaissons. A tue-tête, j'entonne M'en va-t-à la fontaine, pendant que Caroline siffle et boit. En rentrant, elle s'effondre, fatiguée sur le perron de la maison. Paquetés, nous prenons des photos, et nous couchons, fatigués. Ainsi, nous ne bougeons pas beaucoup de la maison, sauf pour marcher quelques minutes sur les Plaines. Puis il est temps d'accompagner Caroline à Ste Foy, pour son covoiturage. Il s'en faut de peu que nous loupions la voiture, qui commence déjà à sortir du parc à stationnement. Une bise, puis deux, rapides, avant que ma jolie brunette ne s'engouffre dans la voiture qui la ramène à Ottawa.
Dans le bus qui me ramène chez moi, je repense à ce que me disait Caroline sur son expérience. Et l'image du caméléon me vient en tête. Je suis un caméléon. Je m'adapte, je me fonds dans le décor. New York, le Québec. J'absorbe ce que je vois, ce que j'entends, je suis comme un estomac qui mange tout sur son passage, qui s'en imprègne, pour mieux vivre dans cet environnement. J'aime ce cadre où j'évolue, et où, passé le temps de l'adaptation, je me sens chez moi. C'est pour ça qu'après m'être mis à aimer Québec, j'ai pu aller vers d'autres horizons
Toujours dans le bus, je prends le temps d'observer le paysage. Les maisons, les arbres sans feuilles, et ce ciel bleu et rouge du crépuscule. Il est 16h, mais c'est déjà la nuit qui tombe. La nuit, puis le jour. Demain, ce sera le 8 Novembre. Ma fête. Un jour où tout le monde m'enverra sa plus jolie pensée, de l'appel de mes parents sur Skype à quelques mots balancés sur Facebook par des connaissances. Finis, les 20 ans qui me servaient d'excuse! Fini, le bel âge: je deviens demain un "vrai adulte". L'impression d'entrer réellement dans la décennie des 20, plus que l'année dernière. L'impression qu'il va falloir faire des choix, cette année, plus qu'avant....


1 commentaire:

  1. Un magnifique article qui chante un superbe week-end et l'enjolive peut-être un peu... Tu passes bien vite sur mon caractère de cochon, accentué pour une petite baisse de moral, certes, mais présent également chez moi "au naturel". Bientôt, je ferai un article sur ces délicieux moments passés en ta compagnie, nous aurons alors deux facettes de mêmes instants. J'espère que tu prendras autant de plaisir à me lire que j'en ai à te lire. Icite, il n'est que 10:10pm mais là-bas c'est déjà ta journée depuis longtemps... Alors, avec à la fois de l'avance et du retard, je profite de ce petit mot pour te souhaiter la bienvenue dans le monde des adultes, mon caméléon !

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