mardi 12 octobre 2010

Si la natation est bonne pour la ligne, pourquoi les baleines sont elles si grosses.

Samedi matin, Eléonore, Aurélie, Nadine, Mathieu et moi avons rendez-vous devant le Pavillon Desjardins de l'Université Laval, huit heures précisément. But de l'opération: prendre la voiture que nous avons louée pour le weekend. Direction prévue? Tadoussac, à trois heures et demie de Québec, au Nord. Nous prévoyons ces deux jours depuis un mois, et chacun est impatient. La voiture une fois prise, nous apprivoisons le plaisir de la boite à vitesse automatique et prenons la route du nord.

4 heures et un arrêt à Bain Saint Paul plus tard, nous voici sur le traversier qui nous amène à Tadoussac, ancien centre de traite entre les Européens et les Amérindiens au XVIIème siècle. Maintenant, ce qui prone à Tadoussac, c'est le tourisme. Ici, on vient pour voir les baleines, et profiter du charme typique de ce port de pêche reculé. Certains ont tout de même trouvé le moyen de construire un hotel hupé pour les voyageurs qui ont le moyen. Quant à nous, nous avons préféré réserver une chambre à l'auberge de jeunesse, apparemment très conviviale. Et c'est le cas! Directement arrivé, on nous prévient: ce soir, c'est soirée de mariage. Moyennant un petit 13 CA$, vous pouvez assister au repas et à la fête. Nous sautons évidemment sur l'occasion, après qu'on nous ait vanté les différents mets du repas (pâtés et tourtière du lac St Jean!).

Nous posons nos frusques et partons marcher dans le village, sur les récifs...





Nous nous dirigeons en voiture sur les dunes de sable, à quelques kilomètres de Tadoussac. L'occasion pour nous de faire un bel effort en grimpant les quelques dizaines de mètres qui nous séparent du sommet. La vue tout en haut est magnifique, et le Saint Laurent est bleu comme jamais.



Lorsque nous étions arrivés à l'auberge, la dame de l'accueil nous avait fortement invité à rentrer à 16h, afin de pouvoir bénéficier d'une promenade autour d'un lac organisée par Coco. Coco, c'est le Québécois typique: cuisinier à l'auberge, tous les jours à 16h, il fait un tour du lac pour observer les castors. Il arrive, tonitruant dans la salle d'accueil, et crie "CASTOR! BEAVER!". Evidemment, nous sommes au rendez-vous, et il n'y a que nous cinq pour partir avec Coco. Celui-ci nous emmène au lac, nous montre des barrages de castors; puis nous partons dans la forêt environnante. Le vieil hirsute nous fait passer par des sentiers.... non, pas des sentiers... En réalité, nous coupons dans les bois, à travers les branches, les troncs d'arbres... Le chemin est loin derrière nous, et nous nous enfonçons un peu plus dans le bois, afin d'arriver à une petite rivière alimentant le lac. Ici, des barrages de castors, et nous attendons une petite heure dans le froid avant de voir, enfin, quelques vrais castors, ces grosses bêtes à la queue plate (et Coco ne se gène pas en nous racontant des blagues salaces sur l'origine de la forme de cette queue!). Finalement, vers 18h30, après lui avoir demandé de rentrer -nous avons froid, et le repas est prévu pour 19h30-, nous nous en retournons à l'auberge, où la fête se prépare.




Pas de photos de la soirée, et pourtant, ça aurait été le fun. Nous prenons place à une table, et directement, Nadine et moi décidons de prendre une bouteille de vin. A préciser: Nadine est luxembourgeoise, et les 3 autres, français. Je suis donc le seul à faire honneur au très bon gout des français en vin, et nous prenons un bon rouge du Portugal. Le repas commence: soupe. Puis pâtés et fromages. Nous nous précipitons, et, ô surprise! il y a du camembert! Nous parlons et rions au dessus de nos assiettes, le vin m'aidant à être joyeux. Au piano (synthétique) et au violocelle, deux dames, qui reprennent les standards de la chanson française et québécoise. Et pendant que nous nous jettons à plusieurs reprises sur la Tourtière du Lac St Jean (pommes de terre +viande+ pate qui recouvre le tout = excellent!!!), nous entonnons en choeur les chansons. Je fredonne sur Joe Dassin, j'exécute un entrechat léger sur Brassens, et je déclame sur Barbara. Le vin monte, monte, et nous éclatons de rire quand Eléonore nous confie ses penchants pour le jeune homme qui aide à l'organisation du mariage. Ah oui, un mot sur les mariés: ce sont des bohèmes de 40 ans, avec chacun leurs enfants, et leur bonheur nouveau fait plaisir à voir. Nous sommes émus quand ils échangent leurs voeux, et je lève mon verre. Finie la tourtière, nous passons au dessert, et au gateau à la rose, bon, mais très vite écoeurant. La salle se vide peu à peu, et nous rejoignons par la suite la boite de nuit installée dans l'auberge. Mathieu et moi prenons un cosmos, ce qui m'aide encore plus à me déchainer sur les White Stripes et Louise Attack. La soirée se termine sur un piano, un vrai, désaccordé, sur lequel je me hasarde à me rappeler quelques morceaux.

Après une nuit courte, nous nous réveillons vers 8h. Nous devons bien manger, nous avons rendez-vous avec les baleines à 9h30. Après un bon déjeuner, direction la rue de la Cale Sèche, où chacun enfile ses gros pulls et ses chaussettes, ainsi que les coupes-vent, les pantalons et les bottes que nous donne le personnel. Des vrais sumos. Sur le zodiac, notre conducteur est drôle, et il a l'air de s'y connaitre en baleines! Dès que nous nous sommes éloignés des rives, des rorquals, tout autour du zodiac. J'essaye de prendre des photos, c'est dur. Alors, je m'arrête, j'admire les cétacés. Je vois leurs gueules, leurs yeux.... Nous continuons plus loin encore, et voyons des souffles de baleines bleues. Et ainsi de suite, durant deux heures. Malgré le froid prenant sur le bateau, nous sommes contents.




Nous nous restaurons dans un petit bar du port, typique là encore. Puis en route: il nous faut rentrer. Nous décidons néanmoins de ne pas repasser par le même chemin que la veille, qui nous faisait alterner rives du St Laurent et montagnes. Cet après-midi, je suggère de passer par la côte de Charlevoix. La région de Charlevoix est un détour à faire quand on est au Québec, dixit Routard. De Baie St Paul à la Malbaie, ce sont des montagnes qui cotoient l'eau bleue du fleuve. Les villes et villages sont ultra touristiques, et ça sent l'argent à plein nez, mais qu'importe! la route est belle. A la Malbaie, je sourie: c'est ici que Laure Conan, l'une des deux auteures que j'étudie, vivait. Et elle décrivait cette ville comme la plus belle au monde. En face de la Malbaie, de l'autre côté du St Laurent (loin, donc!), Kamouraska. Comme quoi, tout coincide, même dans mes choix d'oeuvres pour le mémoire! Nous nous arrêtons aux Eboulements, l'un des villages les plus jolis du Québec. Le village porte ce drôle de nom à cause d'éboulements survenus durant le siècle dernier. Ici, une jolie vue sur l'île des Coudres, et les montagnes de Charlevoix.

Notre dernier arrêt avant Québec: Sainte Anne de Beaupré. Cathédrale imposante et importante, considérée comme le Lourdes nord-américain. Mathieu, étudiant en histoire de l'art, est sous le choc, et Eléonore se recueille en récitant son Notre Père. Nous autres, nous attendons et admirons l'édifice, avant de finalement reprendre la route. En arrivant à Québec, c'est le coucher de soleil sur la ville qui nous frappe. Finalement, Québec est une belle ville! Le weekend s'achève, nous sommes tous contents de ces deux jours passés ensemble. Le lendemain, nous pouvons nous reposer: c'est l'Action de Grâces, jour ferié au Québec!





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