dimanche 1 mai 2011

Je danse, j'ai le coeur à l'envers comme un enfant.

Je passe mes journées à écouter Yelle, que je vois lundi soir au Cercle en concert. Ca sent le bonbon, l'acidulé,c'est sucré comme une année à l'étranger. Bon, la comparaison est simpliste, mais c'est le sentiment de ces jours ensoleillés.

Je retrouve le plaisir de m'allonger dans l'herbe, par un samedi chaud et joyeux, où les enfants jouent au ballon et les ados à la guitare. Sur la place de l'Université du Québec, dans la Basse-ville, je m'accorde une pause méritée. Nous travaillons depuis deux heures avec Francis: lui ses maths, moi mon rapport de recherche. Ca nous motive, de travailler ensemble (bien que nous en profitions pour parler aussi, beaucoup). Et nous voilà, à deux pas de son appartement, où mon ordinateur et mes bouquins attendent patiemment; un thé Tazo à la main, je regarde les beaux jours revenus et les sourires prétentieux des skateurs. Francis lit à côté de moi, étendu de tout son plein sur le gazon vert. Ce soir, nous allons voir Les Belles Soeurs, la pièce de Michel Tremblay, où une connaissance joue.

C'est un temps de l'insouciance qui suit la fin de session. Et bien que les fleurs ne pendent pas encore aux arbres, on se sent soulagé, de l'arrivée de l'été, pas si loin que ça. J'ai beau avoir un rapport à rendre, une conférence à rendre, je ne suis motivé que pour voir mes amis. Demain, je retrouve Sophie, Marc-Olivier et Jean-Michel. Dans la semaine, Priscilla, Eléonore. J'ai soif de cocktails, de rires à prendre à tout-va; j'ai le besoin d'absorber ces temps de répit, de derniers divertissements. Au loin, et je ne peux m'empêcher d'y penser, s'annonce le retour. Ce mot, je le ressens comme une déchirure. Une partie de moi appartient désormais à cette ville, à cette colline qui aura vu plus d'une glissade sur la neige de ma part.

Regarder en France me fait prendre conscience du bouleversement qui s'est fait, depuis le départ. Tout m'apparait comme futile, sans essence propre. J'ai envie de revoir ceux que j'aime, mais seulement quelques jours; parce que j'ai peur de n'avoir rien à leur dire, rien à retrouver avec eux. Je me suis éloigné, j'ai voyagé, j'ai aimé de nouvelles choses, de nouvelles personnes. J'ai appris à comprendre une langue qui, encore, me surprend; et maintenant, je ne rêve que de parler ces mots, que d'avoir cet accent qui me manquera tant à Lyon. Il y a chez les Québécois cette alternance, entre une finesse toute choisie et un manque de tact véritable, qui n'a rien à voir avec les demis mots français, auxquels je contribue malgré tout dans ce blog.

Alors, oui, je danse, je bois, je m'amuse, et je ris comme toujours. J'embrasse les joues qui se tendent, et je serre les mains, compulsivement, par peur qu'elles ne m'échappent.

Au fait, Blogger a des problèmes pour les photos. Donc, je ne mettrai que peu de photos de mes périples et aventures (comme on peut le voir pour New York). Pardon, mais c'est sa faute à Internet.

1 commentaire:

  1. Encore une fois, je ressens ce que tu ressens. Je suis toute bizarre depuis quelques jours, comme déjà nostalgique de quelque chose que je n'ai pas encore perdu, tu me suis ? Déprimée, attendrie, soucieuse, ralentie.

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