mardi 28 septembre 2010

Il pleut des larmes de pluie, et j'entends le clapotis du bassin qui se remplit. Oh mon Dieu, que c'est joli, la pluie!

Il est 18h30, et je sors du cours de danse. Crevé, courbaturé, mais content. La danse manque un peu à la vie que j'ai menée jusqu'ici, et je tente de rattraper le retard. "Et je danse". Ce vers résonne dans ma tête, alors que j'avance à travers le campus, dans la nuit. Il pleut. Comme depuis quelques jours. Et à ma sueur de l'effort s'ajoutent les gouttes qui tombent. Je suis en retard, et il me faut un quart d'heure pour faire la distance qui me sépare de l'arrêt de bus. Je m'installe à l'intérieur d'un 800 étonnamment désert. Confortablement enveloppé dans mon manteau, et mon écharpe soigneusement enroulée autour du cou, j'écoute les accents autour de moi. J'aime cette pesanteur des gestes, en rentrant le soir d'une journée longue, très longue. Il fait noir, et on profite des quelques minutes de trajet pour ne penser à rien d'autre qu'à ce qui nous entoure. J'aime cette sensation, cette fatigue qui n'est pas extrême, mais assez forte pour nous empêcher de penser encore et encore. Blotti, je regarde les autres passagers, dans le même état que moi. Les vitres laissent à peine voir les maisons et la rue arborée, les feuilles d'automne couleur orange et les quelques passants qui courent dans les flaques d'eau. L'automne est bien là. Et dans un mois, les premières neiges feront leur apparition, allégeant encore plus cet instant où l'on rentre chez soi. Rien devant soi, pas de prévisions de repas ni d'activité ce soir. Juste la simplicité d'un quart d'heure en bus, ici, au Québec; cette simplicité qu'on connait aussi en France. Mais là, ce n'est pas pareil, parce que je ne suis pas en France. Et cette idée du lointain pays me fait profiter davantage de cet instant. Avec ces silences interrompus par les "allos" apaisants du chauffeur, les secousses impromptues, et la chaleur qui nous entoure. Je me fais tout petit et me serre contre la fenêtre pour souffler. Buée. Flou. Dessins.

3 commentaires:

  1. Merci d'occuper mes journées au lit avec ces jolies lectures :-)

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  2. Si ça peut te permettre de souffrir en silence la "dingue dingue dingue"!

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  3. JE NE L'AI PAS MUAHAHAHAHAHA ! JE SUIS SURVIVOR AU MILIEU DE MES COLLOCS (alors que c'est moi qui me fais tjs bouffer par les moustiques ^^), mais bon je suis au lit quand même ^^

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